LE BLOG DU ROMAN «CITÉ CÉLESTE»

Constantinople

On qualifie de schisme dans la chrétienté médiévale un incident entre les sièges apostoliques de Rome et de Constantinople qui prit place en 1054. D’une portée pratique mineure sur le coup, la rupture fut consommée quelques deux cents ans plus tard avec la quatrième croisade, laquelle se dévoya en expédition punitive contre Constantinople, largement pillée en guise de punition. L’histoire a conservé cette péripétie initiale comme l’événement déclencheur du schisme entre les deux églises.

Si Constantinople au XIe siècle est une ville ceinturée de remparts, elle n’est absolument pas semblable aux cités dont on se fait une idée, par exemple le Paris relativement dense abrité derrière l’enceinte de Philippe Auguste. À Constantinople, les zones non bâties agricoles prédominent aux deux tiers, ce qui confère à la ville une grande capacité autarcique en cas de siège. Assiégée au moins onze fois, son exceptionnelle longévité couvrira mille ans. Il faut donc se l’imaginer comme la capitale d’un vaste empire qui, perdant la substance de ses territoires au fil des siècles, se transformera en cité-État ne contrôlant pour ainsi dire plus grand chose hors de sa muraille au milieu du XVe siècle.

L’enceinte externe de Théodose II a été édifiée entre 412 et 414. Elle délimite la plus grande périphérie de la cité. Il faut l’imaginer approximativement comme un triangle équilatéral de six kilomètres de côtés. Il existe à l’intérieur une seconde muraille dite de Constantin, plus ancienne, qui délimite un plus petit triangle d’environ quatre kilomètres de côtés.

Face à Constantinople, les marchands vénitiens sont installés dans un quartier séparé qui leur a été octroyé par Alexis Ier Comnène en 1082. Ce quartier appelé Péra ou Galata selon les époques, aujourd’hui Karaköy, se trouvait ainsi séparée de Constantinople par toute la largeur de la Corne d’Or, sans que la distance fût assez considérable pour être un obstacle aux relations commerciales ; quelques minutes en barque suffisaient pour passer de l’une à l’autre.